•  

     

    La revue FPM -Festival Permanent des Mots- est réalisée par Jean-Claude Goiri, et accueille 4 fois par an poésies, nouvelles et récits.

     

    "nous écrivons pour topographier nos territoires afin d'en abolir les frontières parce-que rencontrer l'autre c'est se soulever tout à fait"

     

    Revue FPM n° 15. Eté 2017

     

    Revue FPM n° 15. Eté 2017

     

    Sont publiés dans cet opus, trois de mes textes:

     

     *****

     

    ce peu de terre

    -roche broyée sous la roue des ères-

    déshabillé de sources

    saoulé de soleil

    crie à gorge crevassée

     

    *****

     

    le phare immobile

    l'impossible passage

    ce gué fendant la nuit

    en d'infinies gravières

    jusqu'aux rivages du jour

    au petit matin

    j'ai soif de sommeil

     

    *****

     

    reviennent les orages brûlants

    du langage détruit

    la perte du mot

    hier partagé

    dans son essence première

    -son temps s'est enlisé-

    reviennent nuées ardentes

    mot-pierre-de-mort

    lave-haine-folie

    chairs déchirées

    tenues barbarie au clair

     

    depuis la rue sécante

    se lèvent des hordes sans culture

    peureuses du mot de liberté

    à toujours chercher une bannière

    chiffon de corrida

    peureuse devant l'intranquillité

    d'une pensée à réinventer

    se terrant foule grégaire

    dans l'ombre rassurante

    des discours de faussaires

     

    *****

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Les salles du Groupe d'Art Contemporain d'Annonay accueillent du 6 mai au 4 juin 2017 la peinture de Nicolas Guiraud.

    "Sa peinture s'inscrit dans une démarche de scrutateur de la vie, d'observateur du quotidien avec une acuité et une lucidité exceptionnelle  sur la société dans le paysage urbain. S'il n'avait été peintre, je suis totalement convaincu qu'il eut été écrivain. Sans le moindre verbe, ses oeuvres disent, parlent, racontent et finalement dévoilent un récit, une histoire ou même une vision." Henri Marc

    Nicolas Guiraud

     

    *****

     

    vision-visage

    exposition floue

    soi-même à l'heure de l'incertain

    le brouillard ou le doute

    ce qui fut

    est passé à autre chose

     

    ********

     

    ombre-homme

    l'oeil du profond

    sur l'étendue du désert

    que seul nous arpentons

    entre les chambranles

    des personnes-pieux-figures

    vibrantes de brumes

    ourdissant un métier

    qui tombe de nos mains

     

    *****

     

    nécessité du flou

    pour un autoportrait à l'absence

    le temps enfonce    efface

    jusqu'à l'ombre

    sujet-regard

    avec toujours le sens à définir

    à trouver

    sous les écorces

    la transparence serait-elle

    trompeuse

     

    DANIEL RIVEL

     

    *****

     

    Photographie Christine Rivel-Ruffin

     

     


    votre commentaire
  •  

    Nous nous sommes croisés en 2014 au Festival Voix de la Méditérranée à Lodève... puis à "Samedi poésie, Dimanche aussi" à Bazoches en 2015...

    De ces échanges est né un dialogue amical entre le poète fils d'ouvrier et le poète fils de paysan. Les textes de Marcel Migozzi résonnent particulièrement en moi, créant l'envie d'en offrir en partage.

     

    *****

     

    Pour revenir en 36, aux jours

    Des jardins ouvriers, popu,

    Jours que l'on dansera, les rues

    Elevées dans les poings

    Dans un des premiers souvenirs, il n'entre

    Qu'une faible lumière à partager

    Entre six corps dans la cuisine.

    Chacun devra le colorer

    Avec un sang plutôt de pauvre.

    Mais un jour l'enfant dénoué criera

    Vivant.

    (un autre cri)

     

    Tiré de "L'heure qui chasse" Editions Gros Textes

     

    *****

     

    Sommets des calicots    on marche

    Bidons en tambours rouge sang qui battent

    Produits de beauté populaire

     

       Plus question de vieillir et plus

    D'histoire de chevet   on marche

    (Toulon-grève du 12-XII-95)

     

    Tiré de "Cité aux entrailles sans fruits" Editions Gros Textes

     

    *****

     

    Un soir d'hiver ça fume à l'ombre

    d'une brouette paillée.

    Etable d'or et de fumier pour les oiseaux

    Et l'écriture mieux respire

    à des poèmes qui survivent à l'enfance.

    ...

    Vieillit avec un fagot oublié

    le four communal, pains

    de poussière dans la gueule

    à la croûte noirâtre, voûte.

     

    Le talus monte jusqu'au toit au bord d'un merle

    au charbon sans usage

    Son bec, braise dans le temps.

     

    Textes tirés de "Vers les fermes, ça fume encore" Editions Potentille

     

    *****

     

    Marcel Migozzi

    Marcel Migozzi. Bazoches 2015

    *****

     

    Au fond, qu'est-ce qu'on fait en longeant

    Un champ de pommes de terre dans le soir

    Quand on les arrose, si bien enterrées,

    Ou des touffes de lavande lévitant

    Dans les lavoirs de calcaire ?

    On marche en dehors de l'hiver, comment

    Dire le répéter

    Avec l'assurance du torrent sur la roche :

    Vivant vivant, on est vivant?

     

    *****

    Je lis

    Qu'une émotion est un abus

    De poésie

    Une mésange zinzinule

    A cet instant

    Sourire mais

    Comment publier ça, ce chant

    Ailleurs que dans

    Mon olivier?

     

    Tirés de "Un rien de terre" Editions L'Amourier

     

    *****

     

    Midi   le vieux chapeau de paille

    Donne tête de châtaigne

     

    Yeux de sommeil   on perd conscience

    Chat-chaise de jardin-olivier-ciel   mélange

     

    Des éclats d'ombres fraîches

    Réveilleront plus tard la vie dans une peau nouvelle   ruche

     

    En vieillissant   il faut

    Recommencer l'appel des présences discrètes

     

    *****

     

    Dernier salut au rouge-gorge

     

    Le jardin où bleuit la nuit

    Sent les tomates à l'invisible

    Chair   si proche

     

    Jardin   bonheur au confluent   destin

     

    Tirés de "Ruralités" Editions Alcyone

    *****

     

    Marcel Migozzi

    Marcel Migozzi et Daniel Rivel     "Samedi poésie, Dimanche aussi" Bazoches 2015

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Rencontre à Vanosc (Ardèche) lors d'une soirée de l'association La Vanaude, avec le pianiste argentin Miguel Angel Estrella, fondateur de Musique Espérance. Nov 2013

     

    Miguel Angel Estrella

     

     

    Miguel Angel Estrella

     

    homme au visage nié  aux yeux aveuglés  sous les bandeaux et le sac

     

    homme au corps drapé de mépris dans la nudité des disparus

     

    homme aux mains fragiles  aux mains blessées de ne pouvoir courir sur les claviers

     

    homme à l'esprit jeté dans les flammes de la torture

    renaissant pour jaillir au jour de lumière sur les partitions de tes mondes

    réhabilitant l'Homme tout entier malgré ses abandons    ses soumissions    ses démissions

     

    homme à l'oreille attentive coutumière des paroles tendues entre les souffles

    sans aucun murmure pour les soutenir

     

    homme de parole lente et pleine    porteuse du poème de ta terre    des mots semés aux labours    des récoltes dormant dans les caves des paysans jusque là empêchés et qu'une main libéra

     

    homme de mémoire et de pardon    de nouvel envol

    refusant l'oubli et ses cendres jetées sur les braises qu'un prochain coup de vent attisera

    le pardon n'efface pas le mal  il le tient à distance pour retracer les chemins du possible

     

    vigile tu nous rappelles à l'éveil

    si l'homme s'endort  l'horreur se redresse

     

    homme qui ouvre l'homme de misère aux richesses qui l'habitent et aux richesses de l'autre par le souffle  la musique et le verbe  sur nos terres de sel et de pauvreté

     

    Daniel Rivel

     

     

    (photo Christine Rivel-Ruffin)

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Internet a parfois un avantage... celui de vous réserver des surprises agréables !

    Par hasard, je suis tombé sur le sommaire du n° 147 de la revue Verso, paru en décembre 2011... et là, je découvre qu'un de mes textes s'y trouve. (Ayant déménagé, j'avais oublié d'informer la revue de ma nouvelle adresse.)

    Je remercie vivement Alain Wexler, directeur de cette publication, d'avoir bien voulu me retrouver un numéro, me procurant ainsi le plaisir d'en savourer les mots et les gravures de Petra Bertram-Farille.... qui ne comportent aucune date de péremption !

     

    Une surprise.... au Verso !

    Une surprise.... au Verso !

    Une surprise.... au Verso !

     

     


    votre commentaire